Cathédrale

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4ème de couverture :

"Chaque fois que je découvre l’architecture d’une cathédrale je demeure saisie d’admiration pour ses bâtisseurs. Quelque chose, qui est indépendant du fait religieux, me fascine, me baigne, me parle.

Du sanctuaire mégalithique jusqu’à la cathédrale ogivale en passant par la crypte primitive, les poèmes-pierres, édifiés par Chantal Dupuy-Dunier pendant plusieurs années, rendent hommage aux bâtisseurs comme aux ouvriers du langage. Cathédrale se veut par sa structure, son "bâti" poétique, un long chant qui comporte une véritable scénographie. L’écriture est semblable aux litanies, aux formules sacrées.

Cathédrale, pyramide surhumaine.
On la dit vaisseau ;
elle se dresse,
phare au-dessus de l’océan de la ville."


Éditions PETRA, collection "PIERRES ÉCRITES / L’oiseau des runes", dirigée par Jeanine BAUDE.
Adresse : Éditions et librairie PETRA 12 rue de la Réunion 75020 Paris.
L’ouvrage peut être commandé auprès de votre libraire ou sur le site des éditions.

 Préface de l’auteur :

"Une athée, écrire « Cathédrale » ?

J’ai été croyante. À l’âge de dix ans, j’ai même connu une période mystique. L’excès a vite laissé place à une foi moins exaltée. Vers vingt-cinq ans, je suis devenue incroyante, assumant la liberté comme l’inconfort de cette position.

Mais, chaque fois que je découvre l’architecture d’une cathédrale, je demeure saisie d’admiration pour ses bâtisseurs. Quelque chose, qui est indépendant du fait religieux, me fascine, me baigne, me parle. Je sais le passage sous l’édifice de cours d’eau semblables au langage poétique, de lignes de forces agissantes à l’image de la poésie. Je sais les bâtiments érigés sur les vestiges d’autres bâtiments, dans un lieu identique, souvent sacré bien avant Jésus-Christ. Je sais l’âge des pierres, leurs vies successives.

Ce recueil se veut un édifice bâti à l’emplacement du lieu universel de la poésie, sur les traces laissées par les autres poètes et leurs œuvres. Une langue évolue, quelques siècles plus tard on ne parvient plus à la comprendre. Toutefois des poètes lisent les précédents, écrivent à leur tour. C’est Babel, c’est une pyramide, c’est une cathédrale. Tout un langage souterrain alimente la poésie actuelle, il en a été ainsi de tout temps. En outre, mythes et histoire coexistent dans les cathédrales, ce qui les rapproche encore davantage de l’imaginaire poétique.

La cathédrale était, avant l’invention de l’imprimerie, un grand livre de pierre dont sculptures et vitraux étaient les textes. Aujourd’hui nous assistons à une nouvelle révolution technologique, nous sommes entrés dans l’ère du numérique.
Que dirait Victor Hugo qui écrivait, dans « Notre-Dame de Paris » : « Quand on compare la pensée obligée pour se traduire en un édifice de mettre en mouvement quatre ou cinq autres arts et des tonnes d’or, toute une montagne de pierres, toute une forêt de charpentes, tout un peuple d’ouvriers, quand on la compare à la pensée qui se fait livre, et à qui il suffit d’un peu de papier, d’un peu d’encre et d’une plume, comment s’étonner que l’intelligence humaine ait quitté l’architecture pour l’imprimerie ? »
Dans le nouveau contexte numérique, « Cathédrale » se veut un livre de papier encore « bâti à l’ancienne ». On ne s’étonnera pas de retrouver, dans ce chantier d’écriture, parmi les engins de levage, quelques grues.

Si j’étais née, si j’avais grandi dans une autre culture, j’aurais écrit « Mosquée », « Synagogue », ou « Temple bouddhiste ». Des édifices comme Sainte-Sophie d’Istanbul (qui fut une église), la Synagogue de Jéricho, le Temple de la Montagne parfumée creusé dans le rocher, pourraient assumer le même rôle, porter une symbolique analogue.

Quoi de plus poignant que les utopies des hommes ? Les croyants de toutes religions pensent qu’après l’inconcevable réalité de la mort, ils vivront réincarnés ou ressuscités. Les poètes s’imaginent naïvement que leurs écrits leur assureront l’immortalité.

Cependant l’élan demeure, la volonté présente en certains hommes de transcender l’humain. On nomme ces hommes, qui se sont mis au service du Verbe, des bâtisseurs de cathédrales ou des poètes."

 Trois chapitres dans cet ouvrage, composés de poèmes-pierres : :
* Sanctuaire mégalithique,
* Crypte primitive,
* Cathédrale ogivale.

Extraits :

"Ce matin,
au sol de la cathédrale
dont les neurones de pierres se souviennent,
le geste ovale du labyrinthe
désigne la direction de l’œuvre.
Les rayons traversant un vitrail
dessinent sur les dalles
un reflet marbré.
Le reflet à la forme parfaite
progresse lentement vers l’entrée du dédale,
œuf lumineux."

"Contre la platitude du vivre ordinaire,
ce siècle a édifié des Monts analogues
en miroir du ciel.

Cathédrale, pyramide surhumaine.
Strates et sédiments à l’image de l’écorce terrestre.
Des chambres secrètes se dissimulent
dans les replis de sa peau,
d’obscurs soubassements président à sa lumière.

On la dit vaisseau ;
elle se dresse, phare,
au-dessus de l’océan de la ville. "

"Chacun lève les yeux vers le grand livre de pierre,
livre de verre en ses vitraux.
Recueil vertical,
poème dressé au-dessus du langage ordinaire,
que je tente de traduire.

˗ Poète, comme Maître d’Œuvre, est un haut-métier
qui ne va pas sans le devoir d’être Homme,
ne s’accommode pas d’une existence banale.
La responsabilité des mots nous incombe ˗ "

 NOTES DE LECTURE :

 Chantal Dupuy-Dunier, bâtisseuse de cathédrales
Par MARILYNE BERTONCINI, pour "Recours au poème", le 5 janvier 2020
Rencontres avec Chantal Dupuy-Dunier, auteure d’une trentaine de recueils, dont Initiales (éditions Voix d’encre) qui lui avait valu le prix Artaud en 2000, publie un nouveau recueil, l’impressionnant Cathédrales, aux éditions Petra. Elle y retrace, depuis le néolithique, le mouvement qui pousse l’humanité à ériger des pierres vers le ciel. Cet ouvrage de plus de 300 pages – dont elle nous offre 5 extraits accompagnés de leur lecture par elle-même – est une sorte de chant qui, en trois mouvements (“Sanctuaire mégalithique”, “Crypte primitive”, “Cathédrale ogivale”) retrouve, suit – mime aussi par la disposition des mots sur la page – les rituels sacrés qui lient depuis toujours la pierre à la prière – révèlant ainsi la profonde et troublante énergie poétique de ces gestes qui font de l’écrivain le compagnon des bâtisseurs.

"Chère Chantal, je pense que mes premières questions porteront sur la genèse de cet ouvrage :
– comment t’es venu le désir / l’idée de ce thème ? Comment s’insère-t-il dans ton oeuvre (souvent plus autobiographique, ou intimiste) et dans ton parcours de vie personnel ?
– c’est une épopée qui cite des auteurs, et même quand tu ne cites pas, on devine l’énorme quantité de lectures / de visites qui nourrissent ce livre : peux-tu parler de ton travail préparatoire de documentation, de la façon dont tu as constitué/exploré/exploité ces sources ?
Ensuite, je pense qu’il serait intéressant de savoir comment tu t’y es prise pour construire ta cathédrale : tes choix de construction et de mise en page (car c’est très construit – le choix des “pierres”, les calligrammes…) – c’est de mon point de vue, assez vertigineux. Une oeuvre somme ! "

Réponses :
Cette cathédrale, je la portais sans doute en moi depuis longtemps.
Une vieille fascination pour le travail des hommes qui ont bâti ces monuments, devant la foi qui les portait, ce d’autant plus que je suis incroyante. J’envie ceux qui ont, entre la mort et eux, le rempart d’une croyance rassurante.
Je suis devenue athée vers 22 ans, mais j’ai un passé de religiosité important. Vers l’âge de 10 ans, je voulais devenir carmélite, cela n’a duré que quelques mois. J’avais et j’ai conservé une attirance pour Sainte Thérèse de Lisieux. J’admire qu’on puisse consacrer toute sa vie à un idéal, même si ce n’est pas le mien, et que cet idéal soit tourné vers les autres. En faculté, j’ai suivi quelques cours de théologie.
Ce projet d’écriture s’est imposé à moi en voyant un « œuf de lumière » au sol de la cathédrale de Chartres, reflet d’un vitrail sur lequel l’ombre de nuages se mouvait (photo ci-jointe. J’ai même une petite vidéo). Oui, cela a débuté par cette « illumination », donc par la manifestation du soleil, ce dieu primitif dont on retrouve la présence dans des objets religieux comme les ostensoirs et surtout dans les rosaces. C’est ce qui m’a fait signe.

Pourquoi tous ces auteurs cités (et j’aurais aimé en citer tant d’autres) ? Parce que j’ai voulu que ma « Cathédrale » soit une grande métaphore de la poésie. Elle symbolise la pyramide poétique. Depuis les origines, chaque poète en étant une pierre, écrivant sur les fondations que tous ses prédécesseurs ont édifiées, et déposant sa propre pierre sur laquelle pourront s’appuyer d’autres poètes à venir. Cette cathédrale s’appelle « la poésie ».
.
Dans mes recueils précédents, il est vrai que la part autobiographique était importante. Cependant, j’ai toujours espéré que le lecteur n’y verrait pas simplement « ma petite histoire », mais pourrait projeter la sienne. Beaucoup m’ont dit que le village de Cronce était pour eux un autre village de leur enfance. De même, quand j’écris sur la mort, il est évident que cela concerne tout le monde et résonne.
De plus, j’entretiens avec les pierres un rapport intime car mon prénom « Chantal » signifie « caillou, pierre ». Dans Initiales, des lettres et une date gravées dans un mur servaient de point de départ au poème. Dans Creusement de Cronce , c’était déjà « la parole des pierres » que je recueillais. En ce qui concerne Saorge, dans la cellule du poème 1, les pierres du monastère sont aussi très présentes. La pierre fait pour moi partie du vivant, je suis avec elle dans une relation orphique comme avec toute la nature, avec tout le vivant. Lorsque j’écris, je me sens tailleur de mots, sculpteur dans le matériau du langage. Mon stylo est un burin.

Des lectures, des visites ? Bien sûr, durant plusieurs années, mais j’aurais aimé avoir le temps de lire davantage, il y avait déjà Victor Hugo avec « Notre-Dame de Paris » et ma découverte principale a été Joris-Karl Huysmans. Dans son roman La cathédrale , c’est justement celle de Chartres qu’il évoque. J’ai donné le nom de son héros Durtal à un de mes personnages. J’ai rejeté certains livres exposant des théories délirantes, comme ceux qui racontent que des extraterrestres sont venus construire nos cathédrales ! Le sujet stimule les imaginations. Les lectures se faisaient en chemin, en même temps que l’écriture. Je n’ai pas fait un travail rigoureux de préparation. Quand on écrit sur un sujet, j’ai remarqué que les choses se présentent autour de ce sujet, sans doute parce que l’on est dans l’état d’esprit de les remarquer. Beaucoup d’images quand même, d’intuition aussi. Je voyais l’évolution de mon sanctuaire mégalithique et du lieu où il se trouvait. Je voyais mes personnages. J’ai préparé mes calligrammes en prenant des croquis de vitraux, notamment à la Sainte-Chapelle de Paris. Le problème est que je ne sais pas dessiner et j’aurais aimé que la rosace finale figure vraiment une grande rosace.
En matière de visites, c’est la même chose, j’aurais voulu voir toutes les cathédrales ! J’ai aussi fait en sorte que l’Auvergne où je vis ait sa place et j’ai fait des emprunts à nos belles basiliques en plus de la cathédrale de Clermont-Ferrand et de celle du Puy qui valent un détour.

Comme tu le notes, ce livre est très construit. Je l’ai vraiment bâti. Chacun des trois chapitres comporte un préambule où le même personnage est présent, un homme qui retranscrit ce à quoi il assiste (il est bien sûr le poète), puis des « Pierres », qui peuvent être des animaux, des personnages, des éléments, etc. Dans chaque section, on retrouve un sacrifié, un officiant, un incroyant, un astre, de l’eau, des arbres et les bruyères qui vont donner son nom à « Notre-Dame des Bruyères », ainsi que « Pierre, la Pierre » qui, de pierre d’autel du sacrifice primitif, devient marche devant l’autel d’une première église avant de clore le tombeau d’un Maître d’Œuvre de la cathédrale. J’ai réellement posé mes pierres poétiques les unes sur les autres.
.

 "Tu as répondu de façon exhaustive aux deux premières questions – c’est un texte extrêmement intéressant ! M e restent des demandes concernant la suite : comment t’y es-tu prise pour construire ta cathédrale, comment se sont déterminés tes choix de construction et de mise en page (car c’est très construit- le choix des “pierres”, les calligrammes…)"

Après la survenue de l’inspiration, déclenchée par cet « œuf de lumière » mouvant vu au sol de la cathédrale de Chartres, l’idée s’est imposée à moi qu’il fallait vraiment essayer de construire ce livre comme les bâtisseurs de cathédrales, en y consacrant beaucoup de temps et de passion. Victor Hugo cité en exergue écrivait : « Quiconque naissait poète se faisait architecte. »
J’étais habitée par ce projet à long terme. Oui, je voyais le lieu, les édifices. Je côtoyais mes personnages. Eux aussi se sont imposés à moi.
J’ai fait un plan, que j’ai remanié plusieurs fois. Deux choix s’offraient à moi : construire un ouvrage encore plus important en incluant un chapitre qui se serait appelé « Cathédrale romane » ou élaguer un édifice qui risquait de devenir trop « lourd » pour le lecteur. J’ai choisi d’élaguer en faisant un saut un peu rapide de « Crypte primitive » à « Cathédrale ogivale ». « Cathédrale » a compté une cinquantaine de pages supplémentaires et des « Pierres » (paragraphes) en plus. Il y a peut-être quelques anachronismes, mais je me pose en poète pas en historienne, même si je me suis documentée.
Au fond ma cathédrale, dont je reconnais que la construction est ambitieuse, se veut non seulement une grande métaphore de la poésie, mais tente de représenter l’humanité dans son ensemble et l’univers avec tous les éléments qui le composent (ce qui est bien sûr impossible). Le choix de la mise en page accompagne mon écriture depuis mes premières publications. Elle doit s’accorder au texte, elle fait partie intégrante du poème, en renforce le sens.
Les calligrammes de vitraux sont pour moi le moyen de figurer la lumière passant à travers les « espaces blancs » des poèmes.
Je reviens aussi au culte du soleil, depuis le sacrifice primitif accompli pour qu’il se lève chaque jour jusqu’à la rosace finale. Souvent, il y a une « boucle » dans mes recueils, un retour au début.
Le style aussi change selon le sujet. Ici, il y a beaucoup de formes litaniques parce qu’elles rappellent les prières.

5 extraits de Cathédrale

Poème inaugural :

Ce matin,

au sol de la cathédrale

dont les neurones de pierres se souviennent,

le geste ovale du labyrinthe

désigne la direction de l’œuvre.

Les rayons traversant un vitrail

dessinent sur les dalles

un reflet marbré.

Le reflet à la forme parfaite

progresse lentement vers l’entrée du dédale,

œuf lumineux.

Extrait de « Sanctuaire mégalithique » :

Ô Soleil, je guette ton retour.

Quand je devinerai ton approche,

j’attacherai ma chevelure

pour aller recueillir l’eau

avec laquelle mon père lavera

la lame du sacrifice et la pierre d’autel.

Et je prononcerai ces mots :

Source, qui désaltère l’orge, la fourmi et l’homme debout,

le chêne, le rat des champs et l’homme couché,

redonne à la lame et au granit

l’embrasement du dieu soleil.

Di va oumba par le ventre de la grêle,

Di va oumba par les blessures du ciel,

Di va oumba par le souffle qui règne sur le souffle !

Extrait de « Crypte primitive » :

Vous qui êtes là,

écoutez les paroles qu’il prononce tout bas :

Tu t’appelles Pierre la Pierre.

Au milieu du tertre bouleversé par le remuement du chantier,

je t’ai vue apparaître près des bruyères en fleurs.

Le ciel était animé d’un somptueux vol de corbeaux.

L’ombre velours de leurs ailes accentuait ta couleur

et traçait des reliefs à ta surface.

Lorsqu’après tous nos efforts,

le bœuf robuste t’a enfin rendue au jour,

je serais tombé à genoux sur la terre rouge,

mais ta beauté paralysait mes gestes.

J’ai pu ouvrir la bouche et demander :

– Qui es-tu ?

Extrait de « Cathédrale ogivale » :

Chacun lève les yeux vers le grand livre de pierre,

livre de verre en ses vitraux.

Recueil vertical,

poème dressé au-dessus du langage ordinaire,

que je tente de traduire.

˗ Poète, comme Maître d’œuvre, est un haut-métier

qui ne va pas sans le devoir d’être Homme,

ne s’accommode pas d’une existence banale.

La responsabilité des mots nous incombe ˗

Sur le site de "Recours au poème", vous pourrez écouter les enregistrements sonores de ces poèmes et voir les photographies qui accompagnent l’article.

Présentation de l’auteure :
Chantal Dupuy-Dunier
Poétesse, née le 28 novembre 1949 en Arles. A vécu douze ans dans le petit village de Cronce en Haute-Loire. Vit maintenant à côté de Clermont-Ferrand.
Elle a exercé la profession de psychologue dans un hôpital psychiatrique et a animé pendant onze ans un atelier d’écriture et de lecture poétiques. Crée des spectacles poésie-musique.

BIBLIOGRAPHIE :

A publié une trentaine de livres dont Initiales (Voix d’encre, Prix Artaud 2000), Creusement de Cronce et Des Ailes (Voix d’encre), Éphéméride et Mille grues de papier (Flammarion), Où qu’on va après ? (Cadex), Pluie et neige sur Cronce, Miracle et Ton nom c’était Marie-Joséphine, mais on t’appelait Suzon (Les Lieux dits), C’est où Poezi ? et Ferroviaires (Henry). Le plus récent : Cathédrale (Petra, collection Pierres écrites/L’oiseau des runes, juin 2019.

6 Poèmes choisis précédemment dans "Recours au poème" (voir le site) :

 On sait déjà que deux et deux font cinq
 La mère de Blanche-Neige brodait
 Par un étier creusé…
 Parfois, c’est à hurler
 Profondes

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-JACQUES MORIN dans "Décharge" en ligne du 22 octobre 2019 :et dans la revue papier.

 "Cathédrale, de Chantal Dupuy-Dunier (éd. Petra)
publié le 22 octobre 2019 , par Jacmo dans Accueil :
Il faut du souffle et un certain toupet pour oser appeler un recueil : « Cathédrale ». Chantal Dupuy-Dunier ne manque ni de l’un ni de l’autre.
Elle certifie en présentation être athée. Ce que nul ne pourra contester. L’admiration devant le grand œuvre de pierre bâti aussi bien sur la croyance que sur l’histoire explique ce livre-métaphore où elle a voulu à son tour construire un monument poétique écrit sur les palimpsestes des auteurs passés. Ainsi bon nombre de citations émaillent-elles ses pages. Et l’on y croise aussi bien Claudel et Péguy pour la foi qu’Hugo pour l’architecture ou encore que Villon pour l’histoire. Ce volume de plus de 300 pages comprend trois parties chronologiques qui rappellent les strates du passé : sanctuaire mégalithique, crypte primitive, cathédrale ogivale, et chacune composée de multiples « pierres », qui assemblées, empilées, constituent l’édifice. Donc beaucoup d’ambition dans l’œuvre. L’auteure brasse avec plaisir aussi bien les styles, biblique, évangélique, épique, légendaire… et retrouve cette parole qu’on pouvait lire dans les textes sacrés. Certainement qu’on y décèle une nostalgie pour cette littérature qui enseignait la croyance. Chantal renoue avec ces mots où merveille et béatitude font cause commune, tout en ayant extirpé la foi qui en était le ciment. Preuve en est le nombre d’allusions sexuelles qui jalonnent ses récits, qui auraient fait scandale à toute époque, et fait pousser des cris d’orfraie aux exégètes de l’orthodoxie chrétienne." La lune […] Elle est la vulve de l’épouse céleste". Il n’empêche qu’elle multiplie les images élaborées qui célèbrent les travaux des hommes louant les dieux, ainsi à propos de l’objet du livre : … "les flèches si fines / que l’on croirait des aiguilles à broder le ciel / entre les doigts des séraphins".

20 €. Edition Petra : 12, rue de la Réunion – 75020 Paris."

 MATHIAS LAIR, dans "Rumeurs", numéro 7 :

 Une LECTURE POESIE-MUSIQUE en sera donnée le SAMEDI 23 NOVEMBRE 2019 à 11 heures à la librairie scop des "Volcans" à Clermont-Ferrand.
Trois récitantes :
l’auteure,
Dominique Mottet

et Frédérique Chassaniol

Deux musiciens : Malik Adda (percussions) et Stéphanie Prevot (flûte).

 Note de lecture de JACQUELINE PERSINI dans "Poésie première" :

 Chantal Dupuy-Dunier : le pouvoir de fascination des cathédrales
par MARC FRANCOIS dans "7 jours à Clermont" :
La poétesse vient de publier "Cathédrale" aux Editions Petra. Le recueil fera l’objet d’une fin de matinée poésie-musique, samedi 23 novembre, à la Librairie Les Volcans de Clermont.
Rester de marbre devant une cathédrale ? Insensible à un édifice religieux ? Au rayon du soleil qui instille par-delà un vitrail ? Nul besoin d’être croyant pour s’émouvoir devant une telle situation. Tout au moins si l’on en croit Chantal Dupuy-Dunier. La poétesse, qui vit aujourd’hui à Chamalières, a écrit Cathédrale, un recueil publié aux Editions Petra. Elle explique : « Chaque fois que je découvre l’architecture d’une cathédrale, je demeure saisie d’admiration pour ses bâtisseurs. Quelque chose, qui est indépendant du fait religieux, me fascine, me baigne, me parle… » Quelque chose de l’ordre de la mystique, peut-être ? Ou peut-être pas ?

Des mots d’émotion
Il restait à donner des mots, une forme, des images littéraires à cette fascination. C’est ce que fait Chantal Dupuy-Dunier au fil des pages. Avec délicatesse, subtilité et sensibilité. Les mots dansent, les impressions se faufilent, l’émotion transparaît au filtre de la poésie. Cathédrale, à sa façon, rend aussi hommage aux bâtisseurs, inlassables individus de l’ombre à l’inspiration forcenée, comme aux ouvriers du langage.

Les mots et la musique
L’art de la poésie est musical. Et la musique sait accompagner les mots. Le recueil de Chantal Dupuy-Dunier sera justement l’objet d’une séquence de lectures musicales, samedi 23 novembre. L’auteure lira les pages du livre, en compagnie de Frédérique Chassaniol et Dominique Mottet, tandis que les musiciens Malik Adda et Stéphanie Prévot les accompagneront, par la grâce de leurs instruments, dans cette balade lumineuse à travers Cathédrale.

 Dans le numéro 52 de "Possibles" (janvier 2020), la revue en ligne de PIERRE PERRIN, ce dernier a repris la préambule écrit par Chantal Dupuy-Dunier en y ajoutant ces lignes :

Chantal Dupuy-Dunier a publié une vingtaine de recueils. Elle offre avec Cathédrale un fort volume : 314 pages. Pour l’ambition du sujet, la composition générale (en trois parties), on peut penser à Pierre Emmanuel, Sophia, Seuil, 1973, 432 pages. « Recueil vertical, / poème dressé au-dessus du langage ordinaire, / que je tente de traduire », voilà pour l’attitude. On lira une note de Jacques Morin reprise de la revue Décharge sur le site de l’autrice. Son site est riche et mérite un généreux détour.

 Lectures d’extraits de "Cathédrale", "Ferroviaires" et de "La Toinon" de Gaston Couté, dans le cadre du Festival "Découvrir" de Concèze 2020.

https://youtu.be/IKr8OhVgYTY

 Samedi 23 novembre 2019 à 11h à la Librairie Les Volcans, 80 boulevard François-Mitterrand à Clermont. La lecture sera suivie d’une rencontre et d’une dédicace avec Chantal Dupuy-Dunier.

Oeuf de lumière
Reflet

Reflets au sol.

Cathédrale de Strasbourg : l’architecte regardant son oeuvre.

Un autre architecte.

Maquette de la construction d’une cathédrale

Maquette d’un chantier cathédral

Bases de piliers.

En souvenir de la conversion de Claudel

Claudel se convertit à l’âge de 18 ans près de la statue de la "Vierge du pilier", dans Notre-Dame de Paris.

A Chartres : citation de Péguy

« Un homme de chez nous de la glèbe féconde
a fait jaillir ici d’un seul enlèvement
et d’une seule source et d’un seul portement
vers votre assomption la flèche unique au monde. »

Notre-Dame de Paris, avant l’incendie du 15 avril 2019.

Jumièges, les ruines...

 Une émission de Pierre Guelff consacrée à "Cathédrale" sur Radio Fréquence Terre :
https://www.frequenceterre.com/2019/06/30/cathedrale-de-chantal-dupuy-dunier-editions-petra/

 Et une de RCF Puy-De-Dôme : "Perles de culture" de Gérard Georges :


  • Vitrail de Kim en Joong, Basilique de Brioude

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