Mille grues de papier

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Livre inspiré de l’histoire de Sadako Sasaki, fillette japonaise, irradiée lors du bombardement de Hiroshima, qui tenta de plier mille grues en origami pour que, selon la croyance, son vœu , continuer à vivre, se réalise. Avant de mourir, elle parvint à réaliser 644 de ces oiseaux mythiques au Japon. Les élèves de sa classe prirent le relais et plièrent les grues en papier manquantes. Au Japon, Sadako est devenue un symbole de la paix.
Chantal Dupuy-Dunier a bâti
son ouvrage en s’inspirant de cette émouvante histoire.
À l’image de la fillette, elle a composé une longue guirlande
de poèmes pour tenter de lutter
contre la mort qui aura un jour
raison de tout et de ses écrits.
Mais, dans l’élan du mouvement
permanent de la vie, d’autres poètes
poursuivront la chaîne d’écriture.

 Sur le blog de Claude Chambard, ces extraits :

173

Avec un fragment de soleil,

l’enfant aurait plié une grue

qui en aurait valu plus de cent.

Origami incandescent

de nature à s’opposer au rayonnement de la bombe ?

187

Sadako plie une grue

dans l’aile diaphane d’un oiseau mort.

Un peu de poudre sur les doigts.

287

Dans une larme,

Sadako plie une grue aux ailes liquides.

Dans la courbure d’une larme

sa vie s’infléchit.

Des globules blancs prolifèrent au ciel

aux côtés des étoiles.

506

J’avais l’âge de Sadako,

je vénérais Thérèse et ses roses,

voulais devenir carmélite.

Il ne demeure rien de ma folie d’enfermement.

Cependant j’ai conservé

comme un fétiche amérindien,

une statuette de ma sainte.

Dans chaque église visitée, c’est elle que je cherche.

Tant de grandeur dans cette petite vie,

si vite éteinte, tels les cierges sur le présentoir.

Dans une goutte de cire

tombée sur le fer forgé,

Sadako plie une grue.

635

Il pleut des grues d’origami

sur la couverture en coton d’un lit d’hôpital,

au long des couloirs blancs,

dans les paumes ouvertes du visiteur.

Il pleut de vrais oiseaux dans les rêves.

Dans les rêves,

on parviendrait à compter jusqu’à mille,

à aller jusqu’au bout du voyage ?

Dans les rêves, on pourrait…

ENREGISTREMENT SONORE

Spectacle donné à la Chapelle des Cordeliers de Clermont-Ferrand le 18 juin 2013

SPECTACLE POÉSIE-MUSIQUE

MILLE GRUES DE PAPIER

Dominique Mottet, Frédérique Chassaniol, Chantal Dupuy-Dunier et Lionel Michel

Lecture par l’auteure et les comédiennes
Frédérique CHASSANIOL et Dominique MOTTET
avec la participation de Susanne ETTINGER

Au violoncelle : Lionel MICHEL

Organisé par "Les Amis du Temps des Cerises"

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ARTICLES DE PRESSE :

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"Le Monde", 6 juin 2013. Feuilleton d’Éric Chevillard dans "Le Monde des Livres".

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"La Quinzaine Littéraire", 13 juillet 2013. Article de Sophie Ehrsam.

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"La Montagne", 27 mai 2013.

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"Le Monde Libertaire", article de Claude Kottelane.

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"Poezibao", critique d’Antoine Emaz.

 "Il y a une idée dans le dernier ouvrage de Chantal Dupuy-Dunier. Je veux dire : son dernier ensemble, intitulé "Mille grues de papier", et publié chez Flammarion, est le déploiement d’une idée poétique contenant un univers, certes, mais aussi une philosophie, une attitude, et, peut-être, une métaphysique.
A l’ouverture de ce livre, il y a un proverbe japonais : "Quiconque plie mille grues de papier verra son vœu exaucé." A ce proverbe répond immédiatement la rêverie de Jean Cocteau : "Le temps des hommes est l’éternité pliée".
La réalisation d’un souhait et la métaphysique sont la porte de ce livre.
Puis, avant d’entrer dans la matière poétique, le poète précise que son travail est le prolongement des mille grues que tenta de réaliser la petite Sadako Sasaki, fillette leucémique irradiée à Hiroshima. Son vœu : continuer de vivre. Elle réalisa 644 grues et des enfants de sa classe, après son décès, confectionnèrent les origamis manquants pour parvenir jusqu’à mille.
"J’ai "plié" 644 poèmes, nous dit Chantal Dupuy-Dunier. Comme elle, je me suis arrêtée à ce chiffre afin de marquer l’impossibilité dans laquelle se trouve l’homme d’aller jusqu’au bout de ses projets, l’écrivain d’achever son œuvre".
Voilà dans quelle poétique alors nous entrons.

"La ligne claire.
Toujours ce même geste
vers la verticalité quotidienne d’écrire."

"Une langue de haute flamme."

"Seule l’inscription du chant
sur la pierre de l’air..."

"Echo du lointain.
Qui parle ?"

Il y a un vœu dans la démarche de Chantal Dupuy-Dunier, celui de continuer à vivre, sachant que la leucémie imposée à l’âge du déploiement de l’être, l’accident, la maladie, la vieillesse auront toujours raison, au bout du compte, de ce souhait. A moins que ce vœu en appelle secrètement à une continuité, au-delà de la matière terrestre. Ce serait peut-être le sens de l’assertion de Jean Cocteau. Nous avons entre nos mains la vie, et, comme l’éternité pliée, nous plions à notre tour comme pour lire depuis l’intérieur et prolonger cet élan miraculeux dont une parcelle nous est donnée en tant qu’humain.

"Simplement,
sur le parquet,
l’ombre d’un chrysanthème
calligraphie le soleil.
Cela suffit
à ouvrir l’espace du poème.

Soleil minuscule
dans l’exubérante floraison de l’univers."

Faire des grues pour continuer à vivre, plier des vers pour composer des poèmes, voilà des chants qui participent de la floraison humaine de l’univers. Il y eut des hommes avant nous, il y aura des hommes après nous, nul ne sait le temps de l’existence du grand corps d’humanité à travers l’existence, et chanter, dans la conscience de la mort individuelle, chanter de bon cœur, voilà qui est utile à nos successeurs, et peut-être à nous-mêmes sur un plan ineffable.

"Pleine lune.
Ce sont les hommes qui la voient morcelée,
la lune est toujours pleine.
Rien ne lui fait défaut,
alors que nos sens,
les quartiers de nos sens..."

Les grues de Chantal Dupuy-Dunier sont en vers libres. Ils n’obéissent à aucun art poétique japonais. Certains pliages sont courts, d’autres longs mais ne dépassant pas une page. Ils se font au gré de l’instant.

"Les nuages gris seraient la tourbe
sous nos pieds,
le ciel une immense forêt
dans différents tons de verts,
avec des rayons d’automne traversant."

Le poète a composé, comme la petite fille, 644 grues en poème. Flammarion a décidé d’en publier ici une bonne part, mais pas la totalité. Cependant, Chantal Dupuy-Dunier donne pour titre à son ouvrage "Mille grues de papier", comme pour induire le principe réalisé du souhait.
Une idée, disais-je en commençant cette note : "Mille grues de papier" est le déploiement plié d’une idée, avec sa charge de secrets, de quotidien, d’espérance et de beauté, à chaque page.

"Le ciel nous parle de passages et de retours.
Nos migrateurs sont revenus.
leurs ailes brunes, gris clair,
bleues, jaunes, noires.
ou amples.
Leurs ailes fragiles
Leurs chants et leurs secrets.
Maigres,
survivants,
affamés.
Gorgés d’images et de vertiges."

Il y a une certaine joie tranquille dans ces pages de poésie. Une joie qui a fait sienne les tenants tragiques et difficiles de l’existence. Une joie qui voit haut, depuis les aires aériennes qu’elle fréquente à dos de plume, une joie de la pratique quotidienne du vivre, malgré tout.

"J’arpentais mes rêves,
les recoins de mon enfance,
les lieux passés.

Je voyageais à l’intérieur des mots,
dénombrais leurs excroissances,
me risquais délicieusement
dans le sillage de leur délire.

C’était, je crois,
il y a presque aussi longtemps que mon enfance."

Un livre superbe."

"Recours au poème", note de lecture de Gwen Garnier-Duguy

http://www.recoursaupoeme.fr
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"Secousse", novembre 2013. Critique de Gérard Cartier.

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"Décharge", critique de Jacmo.

 

Revue "Contre-Allées"

 

"Télérama", 9 novembre 2013.

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"Terres de femmes", octobre 2014. Article d’Angèle Paoli.

 

"Info Magazine", 3 juin 2013.

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"La Montagne", 19 juin 2013. Article de Kevin Jayot.

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"Renouveau", 11 juillet 2013.

 

PÉRIFOLIE DU MARCHÉ DE LA POÉSIE 2014

Le 10 juin 2014, dans le cadre de la Périfolie du Marché de la Poésie, qui se tient chaque année place Saint-Sulpice, à Paris, les artistes Junko Odajima et Michèle Dadolle ont été invitées par Chantal Dupuy-Dunier à exposer leurs œuvres sur le stand où elle présentait son livre "Mille grues de papier".

Installation des grues de papier de Junko Odajima.

Junko Odajima.

Michèle Dadolle.

Lecture par Chantal Dupuy-Dunier.

Loterie (Junko Odajima, Michèle Dadolle et Chantal Dupuy-Dunier).

 Traduction d’extraits en arabe par le poète libanais Paul Chaoul :

www.almustaqbal.com/v4/article.aspx?Type=NP&ArticleID=618899
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