Biographie

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Chantal Dupuy-Dunier, née en Arles (Bouches-du-Rhône) le 28 novembre 1949, est une poétesse française qui vit en Auvergne. Elle a exercé comme psychologue dans un hôpital psychiatrique de Clermont-Ferrand.

Mariée à l’écrivain Denis Langlois.

Elle a publié une vingtaine de livres dont Initiales (éditions Voix d’encre) qui lui a valu le Prix Artaud en 2000, Creusement de Cronce, Pluie et neige sur Cronce Miracle et Cronce en corps, triptyque qui évoque Cronce, le petit village de Haute-Loire où elle a vécu, Éphéméride paru en 2009 aux éditions Flammarion et Mille grues de papier en mai 2013 chez le même éditeur.

Les thèmes centraux de sa poésie sont la vie et la mort, les questions existentielles qui leur sont attachées : le temps, l’espace, leur relativité. Le thème de l’eau, avec les Sorgues, sources résurgentes, est un fil rouge, une métaphore du langage poétique agissant sous la langue ordinaire. « Tout fait signe », la moindre inscription, des initiales sur un mur, les traces des écritures passées.
Autre fil rouge : les lieux, la coloration différente qu’ils confèrent à l’écriture : Arles, Bonnieux, Saorge, Cronce...
Cronce est le lieu à la fois réel et mythique qui a accueilli la poétesse pendant plus de dix ans, un village comme il n’en existe plus, aussi invisible que l’Arlésienne, perdu dans la montagne auvergnate. "Des villes, parfois" et "C’est où Poezi ?" (éditions Henry) témoignent aussi de cette imprégnation. Le lieu peut se déplacer comme dans "Ferroviaires" ou "Les Compagnons du radeau" (Henry), vaste métaphore de la condition humaine et de sa destinée.

Chantal Dupuy-Dunier est une « militante de la poésie ». Elle a animé pendant onze ans un atelier d’écriture et de lecture poétiques et a fait partie du comité de lecture de la revue Arpa. Régulièrement, elle donne des spectacles-lectures et intervient dans les établissements scolaires et les bibliothèques. En 2010, elle a été invitée à la Fête internationale du Livre de Saint-Louis du Sénégal. En 2011, elle a participé au premier Printemps des poètes organisé sur l’Île de Mayotte, en 2012, au Salon du Livre de Beyrouth et, en 2015 au Festival international de poésie de Novi Sad.

Parmi ses récents recueils Où qu’on va après ? (L’Idée bleue/Cadex), Et l’orchestre joue sur le pont qui s’incline (La Porte), Celle (L’Arbre à paroles) et Il faut laisser la porte ouverte, original "feuilleton poétique" publié par les éditions Henry, abordent directement le thème de la mort, au point qu’elle a été surnommée à Saint-Louis du Sénégal « la poétesse du sommeil ».

Son dernier recueil "Parenthèses" (éditions Henry/La Rumeur libre) évoque de façon poignante la mort de son père ("Passe, impair et manque") et celle de sa mère ("Laisse de mère"). Il ne laissera aucun des enfants que nous demeurons au fond de nous indifférent.

Claude Vercey, sous le titre "L’autre côté du bleu", a consacré un article à l’auteur où il concluait : « Ni sirène, ni Lorelei. Si Chantal Dupuy-Dunier prête sa voix à la mort, ce n’est pas pour élever un chant de mort, mais inventer un dispositif où méditer sans complaisance ni effroi. Le temps étant désormais au cœur de l’œuvre, avec Éphéméride comme principal repère, comment éviter d’aborder cette grande question ? Livre de sagesse en définitive, Celle ne perd pas de vue le naufrage final, mais l’orchestre joue sur le pont qui s’incline, il importe… »

Dans Mille grues de papier, la poétesse s’est inspirée de l’histoire émouvante de la petite Sadako Sasaki, irradiée à Hiroshima et décédée d’une leucémie à l’âge de douze ans. Un proverbe japonais dit "Quiconque plie mille grues de papier verra son vœu exaucé." Sadako a plié 644 grues en origami avant de mourir. Ce sont les enfants de sa classe qui ont réalisé les autres grues pour aller jusqu’à 1000. A l’image de la fillette, Chantal Dupuy-Dunier a "plié" 644 poèmes. Pendant des siècles encore, d’autres poètes réaliseront des pliages de mots, chercheront à débusquer la langue poétique dans les replis du langage ordinaire. Si Mille grues de papier parle de la mort, cet ouvrage délivre aussi un immense message d’espoir.

Éric Chevillard, dans sa chronique du Monde des Livres (7 juin 2013) intitulée "Chantier avec grues", écrit : "Ces vers modestes manifestent, à l’instar des origamis, un art économe et qui n’a guère besoin que d’une feuille de papier pour s’opposer à l’anéantissement programmé de toute chose, des êtres, de leur corps et de leur mémoire. Le poète, en lequel Chantal Dupuy-Dunier voit avant tout un insomniaque, est bien celui qui veille et qui perçoit encore les signaux de l’immense phare couché, désossé au fond de l’eau."

Dans "Cathédrale" (éditions Petra) Chantal Dupuy-Dunier édifie la grande pyramide poétique dans laquelle le poète, de tout temps et de toute pays, est comparé à un bâtisseur de cathédrale :
"Poète, comme Maître d’Œuvre, est un haut-métier
qui ne va pas sans le devoir d’être Homme,
ne s’accommode pas d’une existence banale.
La responsabilité des mots nous incombe."

Un premier roman : "La langue du pic vert" paraît en août 2021 aux éditions La Déviation. Il est dédié à ceux dont le rêve est appelé par d’autres folie. On y retrouve un oiseau fabuleux et le village de Cronce. Première phrase mystérieuse : "Le pic vert enroule sa langue autour de son cerveau pour le protéger contre les trépidations quand il fore les arbres."
Il y a la mère, morte en mettant Sylvain au monde, le père atteint d’Alzheimer, mais aussi Stanislav, l’ami arménien, une jeune fille aux yeux de pluie, un apnéiste, un boulier chinois, une grenouille cendrier, un précis d’ornithologie, des ouvrages sur l’ésotérisme hindou, une ville du Sud, un village d’Auvergne, une grue de chantier et un pic vert, des pics verts…

Pour en savoir davantage :
Lire "Deux interviews originales par Philippe Poisson et Jean-Paul Gavard-Perret" en page d’accueil, à gauche.


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