Ma définition de la poésie.

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Ma définition de la poésie...

En existe-t-il une ?

Selon moi, le poète est le plus mal placé pour définir la poésie car il la voit de l’intérieur, or une définition objective nécessite une prise de recul. Mais nombre de poètes ont essayé et, en rassemblant leurs définitions, on peut approcher davantage ce mot dont le propre est, je pense, de ne pas pouvoir se laisser enfermer. Définir, c’est arrêter un mouvement, enfermer une parole, en finir avec le verbe...

Edgar Poe a dit qu’elle était « une nécessité implacable ».

René Char : « Le poète porte en lui le cosmos fragmenté ».

André Breton : « La poésie vise ce point de l’esprit d’où la vie et la mort, le réel et l’imaginaire, le passé et le futur, le communicable et l’incommunicable, le haut et le bas cessent d’être perçus contradictoirement ».

Guillevic : « La poésie, c’est quand deux mots qui ne se sont jamais rencontrés se rencontrent pour la première fois ».

René Daumal : « La prose dit quelque chose avec les mots, la poésie FAIT quelque chose avec les mots ».
(L’origine du mot « poésie » est « action ».)

Pour moi, la poésie est tout cela. J’aime aussi à dire qu’elle est « le chromosome sycomore », un chromosome surnuméraire que porterait le poète et qui produirait des effets inattendus, comme une maladie de peau de naissance que l’on cherche à guérir par une bienadie.

La poésie est un travail d’artisan et d’orfèvre du langage, une recherche du sens à donner à notre vie minuscule, une source à laquelle se désaltérer.

La porte de l’interrogation s’ouvrirait, peut-être, sur :
...une langue inlassablement défrichée
où demeure la libre oralité des ajoncs.



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